Article explorant l'impact carbone global des bières artisanales, du champ au verre.
L'impact carbone est désormais une donnée qu'il est indispensable de prendre en compte, y compris pour une petite entreprise comme une brasserie artisanale.
Il mesure l'impact global de l'entreprise en terme d'émissions carbone, et donc de contribution aux sujets de réchauffement climatiques. Chez AD LIBITUM, nous nous considérons comme des éco-citoyens et pensons qu'il est de notre responsabilité de comprendre, améliorer et minimiser l'ensemble de nos impacts. Nous partageons ici notre analyse et nos engagements.
A. Comprendre les impacts de l'ensemble de la filière.
Pour illustrer le propos, voici une représentation schématique de l'ensemble de la filière, du champ au verre, qu'implique la bonne bière que vous allez ouvrir ce soir en rentrant à la maison.
Agriculture > 23 % de l'impact. Les matières premières sont cultivées, céréales, houblons. Cette phase implique un recours à l'eau pour la culture, à la mécanisation et donc aux énergies fossiles pour les récoltes, stockage et mutualisation dans les coopératives.
Malteries > 5 % de l'impact. Les malteries, comme leur nom l'indique, ont la charge de "malter" les céréales, c'est à dire de leur faire subir une étape de germination en conditions humide et chaude, puis de stopper le processus. Ce maltage prépare la céréale à son usage brassicole, c'est à dire aux transformations enzymatiques et protéiniques que nous cherchons au brassage. Elles réalisent ensuite les étapes de torréfaction progressive utiles à obtenir des céréales plus ou moins claires (les Pale Ale, Pilsner et autres) ou plus ou moins torréfiées (malts torréfiés, malts caramels, malts noirs) que la brasserie utilisera en fonction des recettes et de la bière désirée.
Brasseries > 10 % de l'impact. Une brasserie utilise de l’énergie principalement pour les process d'empatage-brassage, c'est à dire la trempe des céréales dans de l'eau à une température comprise entre 45 et 78 °c, puis les process d’ébullition ou le moût de bière est porté à 100 °c pendant une durée moyenne de 1 heure.
Emballages > 29 % des émissions. L'un des plus gros émetteurs de la filière est en effet l'emballage. Principalement pour le process très énergivore de fabrication du verre (faire fondre de la silice-du sable pour en faire du verre nécessite une chauffe d'environ 1500 °c pendant 24 h00) mais aussi pour les filières de recyclage du verre (fonte à nouveau et apport de 30 % de silice neuve à chaque étape). Le transport des emballages neufs ou recyclés depuis les usines jusqu'aux brasserie est pris en compte également, eh oui, la bouteille de bière a déjà parcouru plusieurs centaines de kilomètres avant même d'être remplie.
Logistique > 11 % des émissions. Le modèle qui a prévalu depuis les années 70 et le développement des industriels brassicoles est un modèle centralisé -soit- des usines qui acheminent leur produit sur des centaines voire des milliers de kilomètres jusqu'aux magasins et les consommateurs finaux. Nous sommes désormais à une époque où la mesure de l’impact logistique oriente nos choix de consommation > le fameux "consommer local".
Refroidissement >8 % des émissions. Maintenir sa bière au frigo, mais surtout les colonnes de froid dans tous les points de vente tels que les bars, salles de concert, événements extérieurs.. Faire du froid est énergivore, et donc responsable d'une partie de l’empreinte carbone globale de votre bière.
Autres > 14 % des émissions. La catégorie autres concerne principalement la gestion des déchets, collecte et transport des contenants vides ainsi que des packagings.
Un schéma vaut parfois mieux qu'un long discours :
Eh bien on fait notre maximum ;o)
Nous sommes en réalité engagés dans un processus d'amélioration continue, et avons décidé d'affecter chaque année une partie importante de nos ressources à l'amélioration de notre impact et la diminution de no émissions carbone.
Ont déjà été mises en œuvre :
une optimisation de nos effluents, en consommant moins d'eau
l'investissement dans une salle de brassage à chauffe vapeur, pour consommer moins d'énergie
des cuves process largement isolées et optimisées, pour réduire les déperditions
la récupération systématique des eaux de refroidissement, qui nous permet de consommer 2 fois moins d'eau pour un litre de bière
l'adoption de la canette et de futs recyclables pour nos contenants, qui nous permet de considérablement améliorer notre impact par rapport aux bouteilles en verre. La canette alu apporte également l'avantage de refroidir beaucoup plus vite une fois placée au réfrigérateur.
la décision de limiter notre couverture à une dimensions régionale, en ne livrant nos clients revendeurs que dans un rayon limité à une cinquantaine de kilomètres autour de la brasserie.
100 % de l'électricité consommée à la brasserie est verte, c'est à dire issue d'énergies renouvelables (éolien-photovoltaïque-méthanisation), nous avons sélectionné la coopérative ENERCOOP.
Pour aller plus loin, nous avons plusieurs projets à court et moyen terme comme par exemple l'utilisation de 2 fois moins d'encre sur toutes nos étiquettes.
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